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[didier]

Coucou

 

Avec une plaque (type à carroyer) avec trois trous aux sommets d'un triangle équilatéral (de dix centimètres de côte je crois me souvenir) on centrait le piquoir et on marquait la calque (polyester) ensuite on reliait (au tire-lignes) les trois sommets, résultat un superbe triangle équilatéral.

 

et à quoi ça servait ?????

 

quand le calque au tirage diazo, souvent le papier humecté puis chauffé par les résistances de séchage se déformait, mais ce bougre de papier ne se déformait pas uniformément dans toutes les directions et en kutschant le triangle on savait par exemple, dans le sens des X c'est OK mais une petite déformation s'est produite dans le sens des Y, les puristes qui kutschaient certaines coordonnées à implanter (non monsieur on calculait pas tout) prenaient en compte cette déformation pour compenser les lectures sur le kutsch.

 

à la vérité je ne m'en suis que très peu servi mais il faut savoir que ça a existé (je parle aux jeunes...)

 

carroyer les planches était le travail des apprentis, combien de fois ai-je du reprendre le carroyage car un collègue (plein de malice envers ces gamins qui grattaient des hectares de calque) mettait un coup de pied dans le tréteau de la table et que la plaque glissait de quelques millimètres (souvenirs, souvenirs...)

des fois j'y pense en lançant la commande : dessiner le carroyage.

 

amicalement

[DenisHen]

Salut,

 

carroyer les planches était le travail des apprentis,

 

La vache, ce que cette simple phrase me fait remonter des souvenirs que j'avais presque oubliés... Et les piqués de points... Avec leurs matricules à l'encre bleu car l'amoniaque ne les "transférait" pas sur les épreuves "papier"...

 

De plus, (petite question pour les jeunes) A quoi pouvait bien servir un carroyage ?

 

Si ce n'est à vérifier la qualité des distortions de la reproduction (10cm entre chaque croix, quelle que soit l'échelle) et pouvoir kutcher les coordonnées des points d'un plan (par interpolation avec les axes X et Y entre ces dites croix)...

 

Que de souvenirs... C'est vrai...

 

Amicalement aussi,

 

Denis...

[thierry.garré]

Bien oui je me souviens aussi de la planche à carroyer et du piquoir. Et du report fastidieux de tous les points topo au kutsh à partir du carroyage.

 

Du coup je me souviens aussi que faire un levé à la planchette était finalement une technique qui permettrai de gagner pas mal de temps....

[didier]

Coucou

 

on est en train de polluer le sujet quelque chose de rare mais je ne résiste pas à l'évocation de ces souvenirs de mes vertes années :

levé à la planchette, je suis d'accord mais suivant l'échelle de restitution car je faisais beaucoup de "corps de rue" à l'époque et la planchette n'était pas adaptée, lecture sur mire avec un théodolite auto-réducteur assez peu connu, le tari, lecture des pentes directement en "pourcent", différence de deux lectures sur mire avec les fils stadi pour avoir la distance horizontale, lecture sur réticule pour avoir la dénivelée, lecture de l'angle horizontal, rien de digital là-dedans, que des lectures optiques (on n'avait pas mal aux yeux) le tout reporté à la volée sur un carnet manuscrit, je peux te dire qu'en hiver on écrivait plus gros. le chef (respect éternel) qui nous formait était au croquis et les croquis de l'époque étaient déjà des plans, pas ces torche-derrière qu'on nous montre aujourd'hui...

 

de retour au bureau (pas de vidage de carnet), on calculait en cartésiennes la poygo, carroyage (avec rappel des coordonnées en limite de planche) comme cité précédemment et on se collait à la planche avec un rapporteur d'angle, l'apprenti faisait la dictée du carnet de terrain, hop on tournait le rapporteur, un piquoir coulissant sur la branche diamétrale du rapporteur permettait de piquer un point dans l’orientation angulaire notée sur le terrain, et pique, et note au crayon bleu et ainsi de suite des milliers de points. je peux vous dire au la première fois que je me suis tapé une planche tout seul signifiant par cette prouesse la fin de mon apprentissage je bichais tellement que le roi n'était pas mon cousin. les trois cents francs gagnés à la fin du mois n'étaient pas volés, c'est vrai que je suis très vite passé à six-cents (puisque j'étais déjà le meilleur (hihihi))

 

Ensuite la minute au crayon (7H affuté sur grattoir fait maison avec du papier de verre, s'il vous plaît) pour finir par passer le tout à l'encre.. les courbes au pistolet, les symboles vérifiés au compte-fil, toutes les altitudes et cotations écrites au Leroy grille de 60 inclinées de 25 °) de la belle ouvrage je vous jure.

 

donc un "dessin" entièrement graphique du début à la fin, des échelles entre le 1/200 et le 1/500, et le malheur c'est qu'aujourd'hui ces mêmes planches dessinées dans les années 80 ont été scannées puis numérisées, et des béjaunes de nos jours visualisent le tout sur AutoCAD et se permettent de sortir des listings avec de coordonnées millimétriques, je l'ai vu de mes yeux, les pauvres gens ne se doutent pas qu'on ignorait les décrochements inférieurs à quinze centimètres.

 

mes amitiés à toutes et à tous en espérant me faire pardonner ces digressions

[COME]

Bonjour,

 

et merci pour toutes ces précisions.