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Supporter un collègue impossible


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Supporter un collègue impossible

 

 

 

La cohabitation avec un collègue anxieux, parano, langue de vipère ou hystérique, ça use ! Comme on ne peut pas faire changer quelqu'un, il faut se résigner à quelques mesures d'hygiène mentale : ne jamais entrer dans le jeu d'un enquiquineur, mais s'en protéger.

 

 

 

1. SI C'EST UN BOULET

 

Vous avez l'impression de devoir le porter sur votre dos. Il ne peut rien faire sans vous, il voit tout en noir... Quand le stressé dit : « Je vais y arriver », ou l'anxieux : « J'ai peur de ne pas y arriver », le leitmotiv du déprimé chronique est : « Je n'y arriverai pas ! »

 

- Décodage : la personne déprimée est souvent très dépendante. Elle ressent un perpétuel besoin d'être encouragée, soutenue. Prend peu de décisions, suit le mouvement, est dans la soumission tout le temps. Prête pour toutes les corvées par peur d'être rejetée. Une critique ponctuelle suffit à la déstabiliser pour la semaine. Elle supporte très mal une rupture ou une prise de distance. Elle dit toujours oui, jamais non. Toujours d'accord, elle déteste la critique, ça la déstabilise.

 

- Mode d'emploi

 

- Ne l'affolez pas : on ne peut pas tout partager avec elle. Ne lui distillez pas les mauvaises nouvelles qui ne la concernent pas directement, elle pourrait s'en inquiéter.

 

- Vous n'avez pas à porter le poids de ses problèmes personnels : faites preuve de compréhension sans écouter en permanence ses lamentations.

 

- Evitez de vous laisser contaminer. Le déprimé entraîne l'autre dans son pessimisme. Combattez sa mélancolie en lui montrant que tout n'est pas si noir.

 

- A la limite, incitez-la à consulter.

 

2. SI C'EST UN DÉNIGREUR

 

« Nous travaillions dans le même bureau, où nous étions tous les deux dessinateurs. Il me critiquait en public, me faisait passer pour un glandeur et me cassait constamment auprès de la hiérarchie. J'ai préféré partir », raconte Gérard, ingénieur en génie civil dans un bureau d'études, qui effectue actuellement son préavis.

 

- Décodage : ce type de personnalité est perpétuellement en compétition et ne voit dans chaque collègue qu'un concurrent, un rival à éliminer. Il multiplie peaux de banane, chausse-trapes et bien sûr vous « casse » auprès de la hiérarchie. Il répand des médisances sur votre compte. C'est un malfaisant. Une espèce nuisible. Un collègue foncièrement toxique.

 

- Mode d'emploi

 

- Avant tout, protégez-vous de cette personne.

 

- Dressez un catalogue objectif des faits prouvant qu'il se comporte mal à votre encontre.

 

- Appelez-en à un tiers : votre supérieur si celui-ci est un bon manager. Alertez les représentants du personnel, sollicitez la direction des ressources humaines...

 

- Ayez une franche explication avec lui sur l'objet de son éventuel ressentiment à votre égard : les raisons d'une haine recuite tiennent parfois à des incidents infimes vieux de plusieurs années. Un bon lavage de linge est parfois salutaire.

 

3. SI C'EST UN HYSTÉRIQUE

 

Vendeur au rayon DVD des Galeries Lafayette, « Jean-Michel est gentil mais soûlant », comme disent ses collègues et amis qui craquent. Jean-Michel monopolise la parole (et l'attention). Paradoxalement, son comportement finit par l'isoler.

 

- Décodage : « L'hystérique dramatise les événements, éprouve des émotions très fortes, très changeantes », décortique Caroline Duret, psychiatre et consultante au cabinet Stimulus. Capable d'emballement, il (ou elle) oscille toujours entre l'idéalisation et la déception.

 

- Mode d'emploi

 

- Ne vous moquez pas de lui.

 

- Méfiez-vous de ses tentatives de séduction. Ne vous laissez pas attendrir. Il recherche l'attention, il fonctionne toujours sur ce mode.

 

- Valorisez chaque comportement « normal ». Complimentez-le (« J'ai apprécié que tu sois concis, efficace »). Donnez-lui de l'affection, offrez-lui de l'attention, à condition qu'il le mérite, chaque fois qu'il a fourni un effort, s'il essaie de se corriger, de « suivre sa pente naturelle en la remontant », selon la belle définition de Cocteau.

 

L'AVIS DU COACH

 

 

« Avec un "alien", il faut se comporter comme un dompteur avec des fauves ! »

 

« Si mon collègue m'enquiquine, il me faut tout d'abord le comprendre. Il faut ensuite négocier. Mais, dans certains cas, aucune négociation n'est possible. On a affaire à ce que j'appelle un "alien", incompréhensible, ou bien à une personne perverse. Il faut alors déterminer des règles rigides, à la façon d'un dompteur avec des fauves ! »

 

Gérard Apfeldorfer, psychiatre et psychothérapeute, auteur de Les Relations durables, amicales, amoureuses et professionnelles (éd. Odile Jacob).

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