Surveillance des courriels des employés est de plus en plus courante

[Pako]

Surveillance des courriels des employés est de plus en plus courante...

 

Qui n'a pas déjà envoyé un courriel à un collègue pour se plaindre du patron, demander à son conjoint de passer chez le nettoyeur, ou inviter un ami pour le souper?

 

Les employés qui utilisent l'ordinateur du bureau pour leurs communications personnelles doivent être conscients que l'employeur a parfaitement le droit de lire les courriels de ses employés, et que la surveillance des systèmes de messagerie électronique au bureau est

de plus en plus répandue dans le monde du travail.

Ce phénomène a été mis en relief récemment avec la démission du dirigeant de Boeing, Harry Stonecipher, qui a reconnu avoir eu une liaison avec une cadre de la société. Ce sont des messages torrides à son amante, retrouvés dans le système de courrier électronique de la compagnie, qui l'ont trahi.

 

Les gens ont la fausse impression que personne ne les voit, ou qu'ils peuvent le faire impunément, explique Russel Summers, professeur à l'université Saint Mary, à Halifax. Cela pourrait leur jouer des tours, puisque de plus en plus de logiciels surveillent ce qui entre et sort du serveur de courriels. Dans le secteur des services financiers, c'est même devenu la norme, surtout aux États-Unis, à la suite de scandales hautement médiatisés comme celui d'Enron.

 

Nul besoin de sombrer dans la paranoïa, cependant. Les petites notes frivoles et messages personnels de tous les jours ne posent pas problème, disent les experts. Ce sont plutôt les dispositions confidentielles des contrats de vente, les secrets commerciaux et les mauvaises blagues à caractère sexuel qui préoccupent les entreprises. Celles-ci craignent les accusations de harcèlement sexuel, ou d'être victimes de fraude.

 

La haute direction et les services des ressources humaines se fient de plus en plus sur les preuves tirées des messageries électroniques en cas de litige.

 

Bien que les législations sur la protection de la vie privée varient d'une province à l'autre, les avocats du travail estiment que les employés doivent être conscients qu'il n'existe pas vraiment de message privé lorsqu'ils se servent de l'ordinateur du bureau. Ce faisant, ils utilisent la propriété de l'employeur, soulignent les experts.

 

La plupart des employeurs canadiens ne contrôlent pas les courriels de manière quotidienne. C'est habituellement à la suite d'un problème, d'un conflit entre un employé et l'entreprise, que l'employeur va récupérer les messages.

 

Et on se leurre si on s'imagine pouvoir contourner le problème en supprimant les messages, ou en les envoyant à la corbeille. Ces messages restent sur le disque dur, ou dans le serveur de la compagnie, longtemps après avoir été « effacés ».