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Déplacements en milieu restreint


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Hier soir je repensais à une demande singulière qui m'a été faite il y a quelques semaines. Et à laquelle je n'ai pas donné suite (il y a quand même des limites !). Mais bon, je me suis néanmoins permis d'y songer tout en tapant mes pensées et de vous en faire ainsi écho.

"Je vous propose un sujet de réflexion né d’un incident dont j’ai été témoin il y a quelques temps.

Nous nous occupons entre autre d’organiser des déménagements au sein de grandes sociétés qui dispose de leurs propres équipes de déménageurs. Ils sont totalement libres d’organiser la manutention pourvu que l’objectif soit atteint dans les délais fixés par nous. Il y a quelques semaines, nous avons traité le projet d’aménagement du bureau d’un cadre (très) supérieur qui souhaitait se faire livrer dans son nouveau bureau un mobilier de style aussi luxueux qu’imposant. Les déménageurs l’ont partiellement démonté pour le transporter et ont choisi un itinéraire qui les conduisait à emprunter une cage d’escalier de service (le monte-charge étant trop exigu). Dans le dernier quart tournant, force leur fut de constater qu’il leur était « géométriquement » impossible de terminer leur ascension, l’élément le plus volumineux ne pouvant sous aucun angle passer le dernier tronçon….

Bref, machine arrière jusqu’au sous-sol et commande d’un élévateur (Dieu merci, il ne pleuvait pas !). Bilan : deux heures perdues pour trois hommes, qui commençaient à prendre du retard pour les déménagements suivants.

Autre conséquence : « Tiens ? Jean-Michel, pourrais-tu, à tes heures perdues, imaginer une règle à suivre pour éviter que ce genre d’incident se reproduise ? »

Hum ! Certes la tentation est grande de plonger dans ce type de réflexion défiante mais j’ai surtout l’impression de m’attaquer à un phénomène chaotique, c’est-à-dire qu’on ne peut scientifiquement ramener à une règle rigoureuse tant sont nombreuses les variables en présence, et cette règle doit rester valable en toute circonstance.

Mais bon, c’est plus fort que moi. Je réfléchis tout en tapant ces lignes.

Je vous rassure, il ne s’agit pas d’un SOS, mon avenir de dessinateur en sous-traitance ne dépend pas de la résolution de cette équation !

En premier lieu, il convient de démonter l’objet en ses éléments les plus petits possibles ne nécessitant pas l’intervention d’un ébéniste pour en assurer le remontage (l’aspect économique est un paramètre du problème). Disons que chacun de ces éléments peut s’inscrire dans un parallélépipède (qui peut le plus peut le moins, encore que cette règle peut éclipser des solutions dues justement au fait que ce n’est pas un parallélépipède ! Mais soit, on parle de règle générale transmissible à une équipe de déménageurs qu’il vaut mieux ménager !…). Il serait aisé d’avancer que si la largeur totale de la cage d’escalier est inférieure à la diagonale 3D de l’objet, pas la peine de continuer. Ou mieux, si une sphère d’un diamètre égal à cette diagonale ne peut emprunter l’itinéraire, on en cherche un autre (et hop ! C’est ce qui s’appelle jeter l’éponge…).

Le problème peut-être décomposé en deux parties : les tronçons droits et les tournants.

Si la plus petite des trois faces est inférieure, en longueur ET en largeur à ces même mesures de la section libre du tronçon droit, délimitée par la largeur libre de l’escalier et la distance entre un nez de marche et son point à la perpendiculaire de la paillasse de la volée supérieure, ça passe dans le tronçon. A ce stade, je pense intuitivement qu’il est préférable de déplacer l’objet, la plus grande face possible en tête.

Surgit alors un tournant !

Si nous posons un maximum de contraintes (la règle doit s’appliquer partout), les volées sont séparées par une cloison (jour plein); pas question dès lors de bénéficier d’un espace supérieur au parallélépipède séparant le palier de son plafond. Et le scénario le plus plausible reste le redressement de l’objet qui doit se retrouver posé verticalement sur la face qui frôlait jusque là les nez de marche. Donc révision de la règle, la diagonale des faces parallèles aux cloisons ne peut excéder la distance du nez de marche à sa perpendiculaire sur la paillasse supérieure. D’autre part, une fois posé, l’objet doit pouvoir pivoter à 180° ; la règle devant s’appliquer à tout objet, la face au sol n’est donc pas nécessairement carrée. De quoi il retourne que la diagonale de cette face doit être inférieure à la largeur du palier pour pouvoir gagner la volée suivante.

Et ainsi de suite…sans compter tous les aléas dont www.CadXp.com ne pourrait héberger l’ensemble des descriptions possibles.

Je ne sais pas ce que vous en pensez mais, outre que je m’imagine mal décrire ces évidences à des déménageurs qui les appliquent naturellement en moins de mots et avec plus d’efficacité, je me dis qu’il eût été plus sage, il y a quelques semaines, de répondre « Non » à cette demande. Et comme dit ce génial Gustave Parking : « Je vous laisse réfléchir à ça… »

Et pour les plus acharnés, j’ai jeté l’éponge !

Mais bon, je m’étais promis de réfléchir à cette folie. C’est fait et bon débarras…

Libre à vous de poursuivre…"

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